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Contre le vent

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Maedhros
Roi de la Marche - Le Grand
Roi de la Marche - Le Grand
Maedhros


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MessageSujet: Contre le vent Contre le vent EmptyVen 31 Juil - 17:46




Le métal battait la terre morte, poussiéreuse et froide de cette région d’Arda qui ne faisait que sombrer peu à peu avec chaque saison qui apportait l’abandon. Laissée à elle-même par ses seigneurs d’antan, les Puissances, elle pouvait maintenant être réclamée par le dernier d’entre eux, au nord, qui lui réclamait, jour après jour, son dû. L’Ennemi, ainsi, prenait ce qui lui revenait de droit, en charognard ou en conquérant. La Marche, elle, était un animal blessé qui, une morsure à la fois, repoussait une horde qui la traquait jusqu’au fond de sa tanière. Ces lieux devaient être d’une tristesse pour ceux qui les avaient façonnés. Pour les gens de la Marche, cette tristesse était passive et ils n’affichaient qu’un regard indifférent face à la mort, qui, de toute façon revenait toujours à la charge. La mort ne s’essoufflait jamais, semblait-il.

Des sabots ferreux martelaient les pierres enneigées et les tas de sable froid qui peignaient un décor de champ de bataille. La créature serpentait entre les congères, les fossés et les vieilles tranchées avec la grâce du vent et le regard, on aurait dit, ampli d’une mélancolie haineuse. Loin derrière elle étaient les terres de Valinor que la bête avait un jour connues, habitées et, surtout, aimées.

__________________

Dans une prairie bénie du doré Laurelin, parmi les lavandes et la haute chevelure verdoyante de la plaine, deux hommes conversaient et déambulaient comme les vers d’une chansonnette. Le plus grand des deux, à la chevelure d’ébène, gesticulait en gardant une main dans le dos de son compère, plus jeune.

- Mon fils, longtemps après que nous aurons été dispersés, tes frères, toi et moi, cette créature sera encore à tes côtés. Quand des âges auront décliné, que ton hröa sera allongé sur la verte plaine, tes yeux rivés vers l’azur, tu sentiras, malgré tout, la douceur de son pelage. Oui, mon fils, car votre souffle ne fait qu’un.

Le garçon à la crinière de braise regardait avec fascination le cheval devant lui, qui s’inclinait et lâcha un doux hennissement. Au plus profond de lui et aussi loin qu’il ne s’en rappelle, Arcandë avait été là. Il fit ses premiers pas en s’agrippant à l’encolure de celui qu’il avait toujours considéré comme un frère. Dans la lumière déclinante de l’Arbre, le destrier brillait comme un rubis. Il était comme le cœur d’un volcan et Maedhros retrouvait beaucoup de son père dans la créature. De plus, l’amour de ce dernier pour elle était évident.

Soudain, l’animal répondit à une commande et vint rejoindre les deux Eldar, avant de s’asseoir près d’eux. Joueuse, la bête se mit ensuite à se rouler sur le sol, ses puissantes pattes secouant l’air. Jeune et fringuant, l’étalon possédait la vitalité de ceux qui ont connu les jours des Valar et de leur royaume béni. Lié au Premier peuple, aux œuvres des Eldar et des Ainur, il était un chef-d’œuvre qui naissait de la symbiose des essences de ces êtres. Il ne connaissait ni fatigue, ni malice, ni tracas.

- Méfie-toi de son intelligence, Russandol !

Fëanor ébouriffa son fils aîné, provoquant l’audace et la combativité de ce dernier.

- Arcandë devinera tes intentions et épiera ton esprit. Tu ne pourras pas le duper ! Il se jetterait dans l’abysse pour toi, mais ne t’y mènera jamais, même sous un ordre. Tel est l’amour de ta famille, mon fils.

Le père regarda son fils. Il y avait dans ses yeux la détermination de ceux qui faisaient tomber des montagnes. Ou des dieux.

- Il faut se tenir entre nous. Ta famille sera ton dernier bastion et ton dernier repos.


Le destrier était debout, sautillant et zigzaguant comme une abeille. En symbiose avec son ami, son frère spirituel, le hröa de la créature avait adopté les mêmes caractéristiques que celui de Maedhros. Comme tous les membres de son espèce, Arcandë serait plus imposant que les autres chevaux qu’il connaîtrait en Beleriand et surtout beaucoup plus futé. En fait, il serait un général parmi une légion de bêtes moins développées. Or, ça, personne ne l’avait prédit à sa naissance. Aucun augure n’avait révélé la solitude que son cœur connaîtrait.

__________________

Près de ce qui pouvait ressembler à la frontière nord de la Marche, mais qui n’était en fait que le lieu où les sentinelles rebroussaient chemin, Maedhros et Arcandë avaient décidé de terminer leur course et de se poster au creux d’un monolithe rocheux. Maedhros n’avait jamais quitté des yeux les monts lugubres qui, à cet endroit, paraissait à quelques kilomètres seulement, presque à portée de voix. Tout lui revenait, à chaque fois. La douleur, le désespoir et la fatigue. La souffrance de ne pas pouvoir mourir. Le tonnerre grondait, à l’horizon, bien qu’on ne sache jamais ce que ce dernier dissimulait. Il ne faisait qu’étouffer les bruits de quelque chose qui se préparait, chaque jour.

Il y avait, comme toujours, des bandes d’Orques et des loups qui rôdaient et parfois, même, se faisaient la guerre entre elles. On entendait des hurlements et des cris de douleur, des supplications et des grognements. Souvent, Maedhros partait en balade dans ces contrées, fermait les yeux écoutait la mort se faufiler, errer et sévir. Quand les murs de sa forteresse se faisaient trop rassurants, il partait en compagnie de son plus proche allié, son destrier et frère Arcandë, pour goûter à nouveau à la fin du monde. Pour se rappeler la douleur et voir le visage de l’Ennemi. Pour réentendre son Serment.

Soudain, un long sifflement déchira la vaste lande aride. Arcandë mugit et s’agita, puis secoua Maedhros de son museau. Ce dernier le rassura de sa paume et de sa voix, mais avait fermé les yeux.

Il était en deuil. Il faisait la paix avec une époque qui venait de se terminer.

Il venait d’entendre la voix du Mal. Il venait d’entendre le son d’une nouvelle ère.


Arcandë:
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Contre le vent

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